Commencée à la fin du mois de septembre, est l’anagramme de  » Ascension de visages masqués, crayon à papier, pigment et glacis sur une toile » Alors que nous sommes toujours dans le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics, et même parfois à l’air libre, que nous ne pouvons plus respirer normalement, la naissance de cette création a germé dans mon esprit.

J’ai imaginé la construction de sept visages masqués, enracinés dans des chairs conçues comme des écorces, avec l’idée du végétal et du minéral anthropomorphises.

Les personnages sont dans une perspective ascensionnelle, telle une chaîne humaine, dont la sève monte, selon une pro-creation, « radicalement assistée ». Une figure masculine, qui nous regarde, se niche au centre de la toile, entourée par six figures féminines, dont les regards s’orientent dans d’autres directions.

Les masques blancs, aux reflets bleutés et ocres, enferment une partie des visages, qui disparaissent au profit des regards soulignés, pour la plupart, anonymes.

Les ocres et les bleus, qui sont une référence à la « Femme piège » d’Enki Bilal (dessinateur de bandes dessinées, dont l’œuvre se situe en partie dans la science fiction et aborde les thèmes du temps et de la mémoire), et au céleste, se répondent dans une recherche de formes et de volumes, qui s’est installée progressivement, au fil de la mise en place des couleurs et des glacis.

Cette création a prit racine dans un ressenti personnel lié à une situation sanitaire inédite, très médiatisée encore à ce jour.

Les visages ne sont plus ; ils ont laissé la place à la peur d’être ce qu’ils sont.

17 Novembre 2020